{"id":5794,"date":"2024-05-30T10:34:48","date_gmt":"2024-05-30T20:34:48","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/art\/?p=5794"},"modified":"2024-05-30T11:06:32","modified_gmt":"2024-05-30T21:06:32","slug":"talent-dartisan-la-bijouterie-traditionnelle-le-joyau-de-tehina-teoroi","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/art\/talent-dartisan-la-bijouterie-traditionnelle-le-joyau-de-tehina-teoroi\/","title":{"rendered":"Talent d\u2019artisan – La bijouterie traditionnelle, le joyau de Tehina\u00a0Teoroi"},"content":{"rendered":"

\"\"Tehina\u00a0Teoroi est cr\u00e9atrice de bijoux traditionnels. Elle a lanc\u00e9 en 2016 sa marque Arikinui cr\u00e9ations. Boucles d\u2019oreilles grav\u00e9es en nacre, colliers tress\u00e9s orn\u00e9s d\u2019oursins ou de coquillages color\u00e9s, son imagination est sans limite.<\/p>\n

C\u2019est au march\u00e9 de Papeete du c\u00f4t\u00e9 de l\u2019artisanat que Tehina Teoroi passe ses journ\u00e9es. Elle y tient un stand avec son mari, Levy Teoroi. Sur une table recouverte d\u2019une nappe blanche, des bracelets tress\u00e9s avec finesse, des parures originales en coquillage ou encore en nacre. L\u2019artisane est sp\u00e9cialis\u00e9e dans les bijoux traditionnels. Plus qu\u2019un m\u00e9tier, l\u2019artisanat est une passion qui occupe toute sa vie. Pourtant au d\u00e9part, rien ne l\u2019a pr\u00e9destin\u00e9e \u00e0 devenir artisane. \u00ab\u00a0\u00c0 17 ans, j\u2019\u00e9tais au lyc\u00e9e \u00e0 Mahina et je voulais \u00eatre infirmi\u00e8re<\/em>\u00a0\u00bb, confie dans un franc sourire la trentenaire. Mais comme souvent, la vie r\u00e9serve des surprises. Pour la jeune fille d\u2019alors, la surprise\u00a0: c\u2019est l\u2019amour. \u00ab\u00a0J\u2019\u00e9tais partie en vacances \u00e0 Maupiti et j\u2019ai rencontr\u00e9 Levy. Sa famille tenait une boutique d\u2019artisanat. Levy aidait sa m\u00e8re, il lui ramenait des coquillages de sa p\u00eache<\/em>\u00a0\u00bb, explique-t-elle.<\/p>\n

Peu de temps apr\u00e8s, elle tombe enceinte, son compagnon quitte alors son \u00eele pour la rejoindre \u00e0 Tahiti. Levy travaille comme p\u00eacheur. Les journ\u00e9es de la jeune maman sont parfois longues avec son petit b\u00e9b\u00e9, Arikinui. \u00ab\u00a0Ma belle-m\u00e8re m\u2019avait donn\u00e9 un collier, j\u2019admirais le travail du tressage. Je me suis amus\u00e9e \u00e0 le d\u00e9faire et \u00e0 la refaire de nombreuses fois et j\u2019ai ador\u00e9 (…). J\u2019ai fait mon premier collier en forme de grappe \u00e0 19 ans, ce n\u2019\u00e9tait pas le plus beau, mais il a beaucoup de valeur pour moi<\/em> \u00bb, reconnait-elle.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Laisser libre-court \u00e0 son sens cr\u00e9atif\u00a0<\/em>\u00bb<\/strong><\/p>\n

Quelques temps plus tard, la famille de son mari lui envoie des bijoux qu\u2019elle vend aux boutiquiers du 1er \u00e9tage du march\u00e9. \u00ab\u00a0Je me suis aper\u00e7ue que l\u2019artisanat se vendait bien. \u00c0 chaque envoi, je m\u2019achetais un collier diff\u00e9rent pour m\u2019entrainer<\/em> \u00bb, poursuit-elle. Fort de cette nouvelle passion, le couple va acheter une meuleuse et Levy va lui apprendre son maniement. Tehina n\u2019arr\u00eate plus, elle se met \u00e0 couper les coquillages, \u00e0 tresser et cr\u00e9e ses premiers bijoux confectionn\u00e9s \u00e0 partir des produits issus de la mer, de la nature. Au d\u00e9but, elle pr\u00e9parait elle-m\u00eame ses feuilles de tressage et les blanchissait en les faisant bouillir avec du citron avant de les s\u00e9cher au soleil. \u00ab\u00a0Maintenant, on les ach\u00e8te directement \u00e0 Vahitahi aux Tuamotu. On ach\u00e8te aussi la nacre et les perles \u00e0 Takume. Tout le reste, les oursins et les coquillages c\u2019est nous qui nous en chargeons<\/em>\u00a0\u00bb, pr\u00e9cise-t-elle. Une fois les coquillages ramass\u00e9s, elle les lave, les coupe, les passe \u00e0 l\u2019acide quelques secondes pour les lisser et enfin au chlore. Selon les formes des coquillages, elle va laisser alors libre-court \u00e0 son sens cr\u00e9atif et les coudre sur ses tressages.<\/p>\n

Au fil des ann\u00e9es, Tehina se perfectionne et cr\u00e9e de nombreux bijoux. \u00ab\u00a0Au d\u00e9but, on prenait notre scooter et on les vendait en porte-\u00e0-porte, puis on a eu un emplacement \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur du march\u00e9 d\u2019abord et enfin \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur en 2016, c\u2019est l\u2019ann\u00e9e o\u00f9 j\u2019ai cr\u00e9\u00e9 Arikinuicreations, c\u2019est le nom de notre fils, c\u2019est un clin d\u2019\u0153il car c\u2019est en le gardant que j\u2019ai d\u00e9couvert l\u2019artisanat<\/em>\u00a0\u00bb. Huit ans plus tard, la marque de Tehina s\u2019est faite une belle r\u00e9putation qui d\u00e9passe les portes du march\u00e9. \u00ab\u00a0Je vends aussi des bijoux \u00e0 Hawaii, en Cal\u00e9donie, et m\u00eame \u00e0 la R\u00e9union<\/em>\u00a0\u00bb, confie Tehina, heureuse de faire connaitre l\u2019artisanat polyn\u00e9sien au-del\u00e0 des fronti\u00e8res du fenua<\/em>.<\/p>\n

Pauline Stasi<\/p>\n