{"id":6781,"date":"2025-02-12T09:42:23","date_gmt":"2025-02-12T19:42:23","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/art\/?p=6781"},"modified":"2025-02-12T09:42:23","modified_gmt":"2025-02-12T19:42:23","slug":"talent-dartisan-maureen-taputu-jai-lartisanat-dans-le-sang","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/art\/talent-dartisan-maureen-taputu-jai-lartisanat-dans-le-sang\/","title":{"rendered":"Talent d’artisan : Maureen TAPUTU \u00ab\u00a0J\u2019ai l\u2019artisanat dans le sang\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
On a l\u2019impression que Maureen, assise sur une chaise, regarde \u00e0 peine ses mains quand elle tresse. Ses doigts enchainent les mouvements avec rapidit\u00e9 et pr\u00e9cision. Cette dext\u00e9rit\u00e9, l\u2019artisane l\u2019a appris d\u00e8s son plus jeune \u00e2ge \u00e0 Rurutu, son \u00eele natale, r\u00e9put\u00e9e pour l\u2019expertise et le savoir-faire de ses artisans. \u00ab\u00a0Quand j\u2019\u00e9tais jeune enfant, j\u2019\u00e9tais en<\/em> fa\u2019a\u2019amu, ce sont mes grands-parents maternels qui m\u2019ont \u00e9lev\u00e9e. Ma grand-m\u00e8re \u00e9tait une artisane tr\u00e8s r\u00e9put\u00e9e dans le tressage, elle passait ses journ\u00e9es \u00e0 cela. Souvent elle me disait de venir lui masser les \u00e9paules pour soulager ses muscles. En la massant, je regardais ses doigts tresser. Je pense que c\u2019est comme cela que j\u2019ai appris au d\u00e9part. Ma grand-m\u00e8re m\u2019a donn\u00e9 l\u2019envie, le go\u00fbt du tressage. Elle m\u2019a appris aussi \u00e0 faire mon premier motif, le triangle. Apr\u00e8s j\u2019ai v\u00e9cu avec mes parents, ma m\u00e8re tressait aussi, c\u2019est avec elle que je me suis perfectionn\u00e9e, que j\u2019ai appris les diff\u00e9rents motifs, c\u2019est gr\u00e2ce \u00e0 elle que je d\u00e9tiens ma technicit\u00e9. En fait, j\u2019ai l\u2019artisanat dans le sang<\/em>\u00a0\u00bb, confie Maureen Taputu, qui, \u00e0 la cinquantaine aujourd\u2019hui, est artisane \u00e0 temps complet.<\/p>\n Des chapeaux haut de gamme<\/strong><\/p>\n Maureen n\u2019a pas toujours \u00e9t\u00e9 artisane, elle a travaill\u00e9 au coll\u00e8ge de Rurutu ou encore comme employ\u00e9e dans des h\u00f4tels \u00e0 Tahiti, mais l\u2019artisanat n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 loin. \u00ab\u00a0J\u2019ai toujours tress\u00e9, je le faisais le week-end ou le soir en rentrant, cela a toujours fait partie de ma vie, c\u2019est ma passion en fait\u00a0<\/em>\u00bb, note-t-elle en montrant avec un brin de fiert\u00e9 un chapeau multicolore joliment agr\u00e9ment\u00e9 d\u2019une fleur qu\u2019elle a \u00e9galement confectionn\u00e9e. Car la sp\u00e9cialit\u00e9 de Maureen, ce sont les chapeaux. \u00ab\u00a0Je sais tresser de tout bien s\u00fbr, des p\u0113\u2019ue<\/em>, des paniers, etc. mais ce que je pr\u00e9f\u00e8re, ce sont les chapeaux. J\u2019aime faire des chapeaux \u00e9labor\u00e9s, qui peuvent se mettre pour de belles occasions. Cela prend du temps, mais ils rendent tr\u00e8s bien\u00a0quand ils sont port\u00e9s \u00bb, note l\u2019artisane, heureuse de parler de sa passion.<\/p>\n Mais pour confectionner ses beaux chapeaux, Maureen a besoin de mati\u00e8res premi\u00e8res et c\u2019est, elle le reconna\u00eet, parfois une source de difficult\u00e9s. \u00ab C\u2019est important d\u2019avoir de la bonne mati\u00e8re premi\u00e8re. Je peux en acheter d\u00e9j\u00e0 pr\u00eate, mais il faut qu\u2019elle soit de bonne qualit\u00e9 ou je m\u2019en fais livrer par ma famille \u00e0 Rurutu. Sinon, je peux la pr\u00e9parer aussi, mais cela prend du temps et il faut trouver le bon arbre. Je travaille beaucoup le bambou, le pandanus ou encore le n\u012b\u2019au blanc. Pour ce dernier, il faut trouver un jeune cocotier en bonne sant\u00e9 et r\u00e9colter le milieu de la plante sans l\u2019abimer. Ensuite, il faut pr\u00e9parer rapidement le n\u012b\u2019au pour qu\u2019il ne s\u00e8che pas, pour ce faire, il est important de le couvrir avec un drap humide avant de le cuire dans une grosse marmite d\u2019eau citronn\u00e9e. Quand la cuisson est termin\u00e9e, le n\u012b\u2019au est s\u00e9par\u00e9 en bandes et s\u00e9ch\u00e9 \u00e0 l\u2019ombre \u00bb<\/em>, pr\u00e9cise Maureen, avant de rajouter. \u00ab\u00a0Une fois que j\u2019ai la mati\u00e8re premi\u00e8re, je peux enfin tresser et me faire plaisir\u00a0\u00bb<\/em>, confie l\u2019artisane en continuant \u00e0 tresser avec ses doigts\u2026 l\u2019air de rien.<\/p>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Maureen Taputu vit aujourd\u2019hui \u00e0 Tahiti. 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Mais c\u2019est aux Australes, sur l\u2019\u00eele de Rurutu, qu\u2019elle a appris l\u2019artisanat. Sa sp\u00e9cialit\u00e9 est le tressage et particuli\u00e8rement celui des chapeaux.<\/strong><\/p>\n