Moustiques : vecteurs de maladies

Moustique (n.m.) : Petit insecte volant, également connu sous le nom de « machine à piquer universelle ». Armé d’une seringue intégrée, ce petit vampire miniature est non seulement maître dans l’art de prélever votre sang, mais aussi un vecteur de graves maladies comme les arboviroses.

Environ 15 espèces de moustiques sont ont été détectées pour l’instant en Polynésie française.

Les plus importantes pour la santé sont Aedes aegypti et Aedes polynesiensis.

     

Les deux peuvent transmettre la dengue et d’autres arboviroses, et la deuxième transmet aussi le parasite causant la filariose lymphatique. Ces moustiques sont noirs et blancs et piquent du matin tôt au soir. Elles ne piquent pas en pleine nuit.

Une autre espèce, Culex quinquefasciatus, est très répandue mais ne transmet aucune des maladies présentes sur le territoire.

Ce moustique est marron-brun et pique seulement la nuit, parfois en grand nombre.
Les autres espèces appartiennent pour la plupart aux mêmes genres mais sont moins répandues.

Les « nonos » ne sont pas des moustiques mais piquent aussi. Ils ne transmettent pas de maladies en Polynésie française mais peuvent être localement très nuisants.

Aedes albopictus (le moustique « tigre » qui se répand actuellement dans le monde) n’a pas été détecté pour l’instant en Polynésie française, de même que les anophèles (certaines espèces transmettent l’agent du paludisme).

 

Au cours de leur existence, les moustiques vont changer de forme et occuper des milieux différents. Les femelles pondent en milieu aquatique, de très nombreux œufs qui éclosent rapidement (2 à 3 jours) et donnent naissance à des larves. Après environ 1 semaine, et 3 changements de stades larvaires, chaque larve se transforme en nymphe d’où émerge ensuite un adulte. Ce dernier quitte alors le milieu aquatique pour une vie aérienne. Suite à l’accouplement, la femelle part à la recherche d’un repas de sang, nécessaire pour la maturation de ses œufs.

Après quelques jours, la femelle se met en quête d’un gîte où déposer ses œufs. Le moustique possède une durée de vie de 3 à 6 semaines.

La transmission des arboviroses se fait uniquement via le moustique.

PAS DE GÎTE = PAS DE MOUSTIQUES

Un gîte à moustiques est défini comme une collection d’eau douce non traitée et pas trop sale, stagnant pendant plus d’une semaine et accessible aux femelles moustiques.

L’élimination des gîtes à moustiques reste la solution la plus efficace et définitive pour éliminer les moustiques.

Nos conseils :

Vérifiez et éliminez les gîtes larvaires au moins 1 fois par semaine. Attention, les œufs peuvent être résistants à la dessiccation jusqu’à 1 an.

Pour plus d’informations sur les gîtes à moustiques, vous pouvez cliquer ici.

 

Des approches plus innovantes sont également mises en œuvre par nos partenaires. L’Institut Louis Malardé développe la technique du lâcher de moustiques mâles stériles pour interrompre le cycle de reproduction naturelle des femelles. Cette méthode présente l’avantage de réduire les risques pour l’environnement en limitant l’utilisation de produits chimiques.

Les déplacements internationaux favorisent de manière importante la dissémination des arboviroses au travers de voyageurs porteurs, et plus accessoirement, peuvent permettre aussi l’importation de nouveaux moustiques vecteurs tels que Aedes albopictus, appelé aussi « moustique tigre » ; et Anopheles bancroftii. Cette capacité de dispersion vient pour ce qui concerne Aedes albopictus du fait que ces insectes peuvent utiliser des marchandises telles que les pneus, pour y déposer leurs œufs qui sont capables de résister plusieurs mois à la dessiccation.

Aedes albopictus, tout comme Aedes aegypti, transmet la dengue, le Zika et le chikungunya. Anopheles bancroftii quant à lui transmet la filariose lymphatique, mais aussi le paludisme, une maladie qui ne circule pas en Polynésie française. Son introduction récente en Nouvelle-Calédonie augmente le risque de la propagation du moustique adulte par avion en Polynésie française, compte tenu de l’existence d’un vol direct.

Dans le cadre de l’application du Règlement Sanitaire International (RSI), le Centre de Surveillance Entomologique (CSE) met en œuvre un dispositif hebdomadaire de pose de pièges à moustiques sur tous les points d’entrée du pays (ports, aéroports, et autres zones stratégiques).

Ces pièges, de type BG-Trap, sont équipés d’un attractif à base de phéromone, conçu pour capturer efficacement les moustiques. Chaque piège est installé sur site pour une durée de 24 heures.

Après récupération, les moustiques capturés sont soigneusement identifiés et comptabilisés par les techniciens sanitaires. Cette analyse permet de détecter la présence éventuelle de vecteurs exotiques, susceptibles de transmettre des maladies, et d’évaluer les risques sanitaires pour la population.

Ce dispositif contribue activement à la prévention des maladies vectorielles et au maintien de la sécurité sanitaire aux frontières.

Afin de prévenir, d’anticiper, et de limiter la propagation des maladies transmises par les moustiques, le Centre de santé environnementale suit un plan de lutte antivectorielle.