Le Centre de conservation sort de terre – (Hiro’a n° 199 – Juillet 2024)

RENCONTRE AVEC JAMES TUERA, RESPONSABLE DE LA CELLULE LOGISTIQUE DE LA DIRECTION DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE. TEXTE ET PHOTOS (SAUF MENTION) : PAULINE STASI

Les premiers coups de pelle du futur Centre de conservation et d’étude archéologique de la Direction de la culture et du patrimoine et du Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles ont été donnés fin avril, début mai sur le site de la pointe des Pêcheurs à Punaauia. L’achèvement des travaux de ce nouveau bâtiment lithique, dont l’architecture avec des unu sera inspirée de celle des marae, est attendu en août 2025.

On y voit des ouvriers, casques sur la tête et pelle à la main, des plots orange plantés sur le sol pour délimiter la zone à creuser, le chantier du futur Centre de conservation et d’étude archéologique, situé entre le Musée de Tahiti et des îles et la Direction de la culture et du patrimoine (DCP), a bel et bien débuté. « Ce nouveau bâtiment est destiné à accueillir des pièces du Musée de Tahiti et des îles et de la DCP. Nous n’avons plus assez de place pour tous nos fonds et certaines de nos pièces prennent l’humidité. La décision de construire ce bâtiment a donc été prise il y a quelques années (…). Le coût est évalué à 170 millions de Fcfp environ et est financé à 50 % par le Pays et à 50 % par l’État. On a ensuite lancé un appel d’offres comprenant dix lots ; neuf ont déjà été pourvus. Nous ne faisons travailler que des entreprises locales », note James Tuera, responsable de la cellule logistique de la Direction de la culture et du patrimoine.

Ornements de grands unu polynésiens en bois

C’est l’architecte Xavier Dogo qui a été retenu pour la construction de ce nouveau lieu. Inspiré des marae anciens, la façade sera ornée de grands unu polynésiens en bois « Cela fait partie du 1% artistique, il faut que les constructions aient quelque chose d’artistique. C’est le dernier appel d’offres à pourvoir, il faut que nous trouvions la personne pour les réaliser », précise James Tuera.

Le nouveau bâtiment est prévu sur trois niveaux : un sous-sol, un rez-de-chaussée et un premier étage. « Le R-1 comprend une grande salle de 123 m2. Elle sera réservée au fond archéologique (sédiments, ossements, coquillages) que nous avons à la DCP. La collection archéologique se compose de 325.8 ml rassemblant la collection, dite fragile conservée dans des caisses et la collection de référence en ichtyologie (l’étude scientifique des poissons et des animaux marins) conservée dans de petits tiroirs. La grande salle du rez-de-chaussée fait 102 m2, Elle est destinée à accueillir le fonds lithique de la DCP, car nous en avons énormément, notamment des pierres issues de nombreuses fouilles archéologiques et il nous faut aussi de la place pour les futures fouilles. Il y aura également à cet étage un espace d’études de 30m2 réservé à nos agents de la DCP pour qu’ils puissent travailler. Enfin, le R+1 comprend une grande salle de stockage de 119,5 m2 destinée au Musée de Tahiti et de îles », indique le responsable de la cellule logistique de la DCP.

Si ce nouveau bâtiment sera évidemment essentiel pour la préservation et la conservation du patrimoine archéologique, historique et culturel polynésien, il pourra également jouer un rôle important dans la transmission et le partage. « On souhaite ouvrir ce centre lors des journées du Patrimoine pour montrer toutes ces richesses aux visiteurs qui viendront », lance avec enthousiasme James Tuera, qui espère l’ouverture du lieu d’ici août 2025.