{"id":7408,"date":"2023-10-05T14:33:42","date_gmt":"2023-10-06T00:33:42","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=7408"},"modified":"2023-11-09T15:38:34","modified_gmt":"2023-11-10T01:38:34","slug":"un-regard-neuf-porte-sur-les-taura-hiroa-n190-octobre","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2023\/10\/05\/un-regard-neuf-porte-sur-les-taura-hiroa-n190-octobre\/","title":{"rendered":"Un regard neuf port\u00e9 sur les t\u0101ura – (Hiro’a N\u00b0190 – Octobre 2023)"},"content":{"rendered":"

Un regard neuf port\u00e9 sur les t\u0101ura<\/b><\/h2><\/div>
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Rencontre avec James Tuera de la Direction de la culture et du patrimoine.<\/em>
\nTexte : Delphine Barrais<\/em><\/p>\n

La Direction de la culture et du patrimoine publie des livrets gratuitement consultables. La collection \u00ab Te Hono \u2018a U\u2019i \u00bb compte d\u00e9j\u00e0 plusieurs parutions qui traitent, par exemple, des h\u012bmene t\u0101rava ou encore de la plante \u0384ava. C\u2019est au tour des t\u0101ura m\u0101\u0384ohi ou totems de faire l\u2019objet d\u2019une parution.<\/strong><\/em><\/p>\n

Le nouveau livret de la Direction de la culture et du patrimoine est intitul\u00e9 Te Mau T\u0101ura, la tradition des totems (ou esprits protecteurs). Sa sortie est pr\u00e9vue fin septembre. T\u0101ura, tuputupu\u0101, t\u016bp\u0101pa\u0384u, v\u0101rua \u2018ino<\/em> sont les termes qui d\u00e9signent un revenant, un fant\u00f4me, un esprit malin ou bien un animal protecteur. Le t\u0101ura peut symboliser un clan, un peuple, un groupe dont la relation est fraternelle et respectueuse. Il est charg\u00e9 de prot\u00e9ger le groupe de parent\u00e9 auquel il est rattach\u00e9 et avec lequel il entretient un lien fort.<\/p>\n

Les t\u0101ura<\/em> sont associ\u00e9s, en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, \u00e0 des sites c\u00e9r\u00e9moniels comme les marae. Ce sont des cr\u00e9atures marines comme des poissons, des requins ou des tortues. Aux temps anciens, ils pouvaient \u00e9galement inclure des esp\u00e8ces terrestres comme le cochon, le chien, le rat, mais aussi les insectes comme les grillons, papillons ou sauterelles. Le concept de t\u0101ura<\/em> n\u2019est pas propre \u00e0 la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, il existe ailleurs dans le Pacifique. Par exemple, des divinit\u00e9s semblables sont connues dans les \u00eeles hawa\u00efennes sous le nom de kaula<\/em>.<\/p>\n

Archives et terrain<\/strong><\/p>\n

La nouvelle publication de la Direction de la culture et du patrimoine est le fruit d\u2019un r\u00e9colement de donn\u00e9es. Ce livret, trilingue (fran\u00e7ais, reo tahiti, anglais), s\u2019appuie sur l\u2019expertise de l\u2019arch\u00e9ologue Mark Eddowes qui a compil\u00e9 des \u00e9crits relatifs \u00e0 la th\u00e9matique. Il a fouill\u00e9 les archives. Il a \u00e9galement puis\u00e9 dans son propre savoir issu d\u2019enqu\u00eates et d\u00e9couvertes de terrain. Il donne des exemples de totems zoomorphiques. Le zoomorphisme \u00e9tant d\u00e9fini comme la tendance \u00e0 attribuer \u00e0 quelque chose des caract\u00e9ristiques animales. Ce sont plut\u00f4t des animaux marins qui sont pr\u00e9sent\u00e9s. Ils sont l\u2019incarnation de divinit\u00e9s polyn\u00e9siennes
\nou de concepts polyn\u00e9siens, au travers desquels le lien de l\u2019homme avec le monde oc\u00e9anique \u00e9tait renforc\u00e9 dans les temps anciens. \u00ab En soi, ce n\u2019est pas un sujet nouveau, mais cette analyse peut apporter du nouveau dans l\u2019ensemble des croyances et des pratiques populaires polyn\u00e9siennes qu\u2019on pourrait appeler le monde non mat\u00e9riel<\/em> \u00bb, commente James Tuera, responsable logistique de la DCP. Le livret a vocation \u00e0 susciter des r\u00e9flexions sur un th\u00e8me qui reste peu d\u00e9clin\u00e9. L\u2019\u00e9dition de ce livret a \u00e9t\u00e9 pens\u00e9e et initi\u00e9e en 2022 lors des 20 ans du sanctuaire des mammif\u00e8res marins incluant Tainui \u0100tea, la grande aire marine de Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise. Il s\u2019agit d\u2019un espace prot\u00e9g\u00e9 recouvrant l\u2019ensemble de la Zone \u00e9conomique exclusive (ZEE). \u00ab Cela a \u00e9t\u00e9 <\/em>l\u2019occasion de rappeler l\u2019histoire des mesures <\/em>de protection et de gestion durable, de <\/em>d\u00e9fendre des concepts m\u0101\u0384ohi de protection <\/em>et de gestion des espaces et des esp\u00e8ces, <\/em>le tout inspir\u00e9 des savoirs et savoir-faire <\/em>traditionnels<\/em> \u00bb, pr\u00e9cise James Tuera .<\/p>\n

Le livret fait partie d\u2019une collection qui traite de th\u00e9matiques diverses, comme les h\u012bmene<\/em> t\u0101rava<\/em> ou la plante \u0384ava<\/em> parus cette ann\u00e9e. Au pr\u00e9alable, les parutions ont concern\u00e9 des activit\u00e9s comme le temps du lever des pl\u00e9iades. Il y a eu \u00e9galement des d\u00e9pliants relatifs \u00e0 Taputapu\u0101tea. Le prochain aura pour sujet les teintes, les teintures et leur symbolique. \u25c6<\/p>\n

Mark Eddowes, arch\u00e9ologue, chercheur, auteur<\/strong><\/p>\n

Autorit\u00e9 et chercheur aujourd\u2019hui reconnu en Polyn\u00e9sie, c\u2019est Mark Eddowes qui a produit le contenu de ce livret. Originaire de Nouvelle-Z\u00e9lande, il est arriv\u00e9 pour la premi\u00e8re fois \u00e0 Tahiti en 1988 en tant qu\u2019\u00e9tudiant dipl\u00f4m\u00e9 en anthropologie de l\u2019universit\u00e9 d\u2019Auckland, invit\u00e9 \u00e0 se joindre \u00e0 une fouille sur la rive nord de l\u2019\u00eele. Le projet a dur\u00e9 quatre ans. \u00c0 l\u2019issue de cette mission, Mark Eddowes, n\u2019a pu se r\u00e9soudre \u00e0 rentrer, passionn\u00e9 par la Polyn\u00e9sie. Il a pris la direction de plusieurs fouilles arch\u00e9ologiques sur des sites anciens dans tout l\u2019archipel de la Soci\u00e9t\u00e9, aux Australes et aux \u00eeles Marquises. En 1993, il est devenu assistant professeur d\u2019arch\u00e9ologie et ethnohistoire \u00e0 l\u2019universit\u00e9 fran\u00e7aise du Pacifique tout en continuant \u00e0 \u00e9tudier les vestiges culturels de la Polyn\u00e9sie, qu\u2019il s\u2019agisse de la vall\u00e9e de la Papeno\u0384o, de l\u2019\u00eele de Huahine \u00e0 laquelle il porte une attention toute particuli\u00e8re, de Tetiaroa ou des \u00eeles Marquises. En 2006, il a re\u00e7u le titre de National Geographic expert en arch\u00e9ologie de la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise et aux \u00eeles Cook. Il a \u00e9galement \u00e9t\u00e9 invit\u00e9 \u00e0 diriger un comit\u00e9 de recherche arch\u00e9ologique charg\u00e9 de classer le site historique de Taputapu\u0101tea sur l\u2019\u00eele de Ra\u2019i\u0101tea en tant que site du patrimoine mondial de l\u2019Unesco. En 2016, il a entrepris le chantier de restauration du site class\u00e9 de Maha\u2019i\u0101tea sur lequel il a pass\u00e9 cinq ann\u00e9es. Il a poursuivi en m\u00eame temps les restaurations des vestiges arch\u00e9ologiques de \u0384\u014cp\u016bnohu \u00e0 Mo\u0384orea et des marae de Huahine. Ses contributions \u00e0 la connaissance des premi\u00e8res colonisations du Sud de la Polyn\u00e9sie sont importantes. Ce livret participe \u00e0 la diffusion de ces connaissances. La collection des livrets \u00ab Hono \u2018a u\u2019i \u00bb de la Direction de la culture et du patrimoine s\u2019enrichit avec cette nouvelle parution consacr\u00e9e au t\u0101ura.<\/p>\n<\/div>

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Document \u00e0 t\u00e9l\u00e9charger<\/strong><\/h4>\n

Un regard neuf port\u00e9 sur les t\u0101ura<\/em><\/b><\/a><\/p>\n<\/div>

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