{"id":7559,"date":"2023-12-21T09:57:52","date_gmt":"2023-12-21T19:57:52","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=7559"},"modified":"2023-12-21T09:57:52","modified_gmt":"2023-12-21T19:57:52","slug":"unesco-la-candidature-des-marquises-evaluee-sur-site-hiroa-n192-decembre-2023","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2023\/12\/21\/unesco-la-candidature-des-marquises-evaluee-sur-site-hiroa-n192-decembre-2023\/","title":{"rendered":"Unesco : la candidature des Marquises \u00e9valu\u00e9e sur site – (Hiro’a n\u00b0192 – D\u00e9cembre 2023)"},"content":{"rendered":"
RENCONTRE AVEC ANATAUARII TAMARII, ARCHEOLOGUE ET CHEF DE LA CELLLULE<\/p>\n
Faisant suite au d\u00e9p\u00f4t, en janvier, du dossier d\u2019inscription des \u00eeles Marquises sur la liste du patrimoine mondial de l\u2019Unesco, deux experts respectivement mandat\u00e9s par l\u2019UICN et l\u2019ICOMOS, organes consultatifs de l\u2019Unesco, se sont rendus dans l\u2019archipel au mois d\u2019octobre. Il s\u2019agissait d\u2019appr\u00e9cier et d\u2019\u00e9valuer les volets culturel et naturel du bien mixte en s\u00e9rie \u00ab Te Henua Enata – les \u00eeles Marquises \u00bb.<\/strong><\/em><\/p>\n Du 15 au 27 octobre, une d\u00e9l\u00e9gation d\u2019experts s\u2019est rendue aux Marquises afin de proc\u00e9der \u00e0 la mission d\u2019\u00e9valuation n\u00e9cessaire \u00e0 la demande d\u2019inscription de l\u2019archipel au patrimoine mondial de l\u2019Unesco. Derni\u00e8re \u00e9tape cruciale avant la d\u00e9cision finale rendue l\u2019an prochain par le Comit\u00e9 du patrimoine mondial de l\u2019organisation, elle r\u00e9unissait un expert de l\u2019ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) et une experte de l\u2019UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), deux organes consultatifs de l\u2019Unesco. Le premier \u00e9tait charg\u00e9 d\u2019\u00e9valuer l\u2019aspect culturel, la seconde, le volet naturel de la candidature.<\/p>\n En effet, \u00ab Te Henua Enata<\/em> – les \u00eeles Marquises \u00bb est un bien mixte en s\u00e9rie qui associe culture et nature. \u00ab Sur plus de 1 500 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l\u2019Unesco, seulement 39 le sont en tant que biens mixtes. Parmi eux, seuls quatre prennent \u00e0 la fois en compte <\/em>l\u2019aspect terrestre et l\u2019aspect maritime. Et parmi eux, deux seulement se trouvent dans la r\u00e9gion Pacifique. Il s\u2019agit de Papah\u0101naumoku\u0101kea \u00e0 Hawaii et du Lagon sud des \u00eeles Chelbacheb aux Palaos. Le dossier des Marquises s\u2019inscrit donc dans une cat\u00e9gorie tr\u00e8s peu repr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9chelle mondiale<\/em> \u00bb, explique Anatauarii Tamarii, arch\u00e9ologue et chef de la cellule du patrimoine culturel.<\/p>\n Cette sp\u00e9cificit\u00e9 en fait donc un dossier tr\u00e8s attendu par la communaut\u00e9 internationale et scientifique. \u00ab On a essay\u00e9 d\u2019y retranscrire la perception oc\u00e9anienne du monde, la vision des peuples de la mer dans un cadre vraiment tr\u00e8s norm\u00e9 et occidentalis\u00e9. Ce dossier fera entrer de plain-pied les peuples de l\u2019Oc\u00e9anie dans\u00a0 cette instance qu\u2019est l\u2019Unesco et il fera tr\u00e8s certainement ensuite r\u00e9f\u00e9rence pour les autres. Toute la difficult\u00e9 et l\u2019int\u00e9r\u00eat ont \u00e9t\u00e9 de faire dialoguer les crit\u00e8res naturels et culturels afin de montrer que les Marquises se distinguent des autres dossiers, de par ce dialogue\u00a0 entre l\u2019homme et son environnement.<\/em> \u00bb<\/p>\n \u00ab Des vall\u00e9es enti\u00e8res inscrites dans le bien \u00bb<\/em><\/strong><\/p>\n Lors de leur mission aux Marquises, les experts \u00e9taient accompagn\u00e9s de rapporteurs du Comit\u00e9 fran\u00e7ais du patrimoine mondial, qui \u00e9paulent les porteurs de projets dans le cadre de l\u2019\u00e9laboration de leur dossier, de repr\u00e9sentants de l\u2019Office fran\u00e7ais de la biodiversit\u00e9, d\u2019agents du Pays, de l\u2019\u00c9tat et de la Codim, la Communaut\u00e9 de communes des \u00eeles Marquises.<\/p>\n Pendant treize jours, ils ont sillonn\u00e9, \u00e0 terre et par la mer, les six \u00eeles habit\u00e9es de l\u2019archipel, \u00e0 savoir Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou, Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva, afin d\u2019\u00e9valuer le bien sur site. Les autres \u00eeles, inhabit\u00e9es, n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 visit\u00e9es en raison de probl\u00e8mes d\u2019accessibilit\u00e9 et de s\u00e9curit\u00e9 pour s\u2019y rendre, mais elles font partie int\u00e9grante du bien et ont fait l\u2019objet d\u2019expos\u00e9s d\u00e9taill\u00e9s lors de la mission.<\/p>\n \u00ab Les experts ont visit\u00e9 les p\u00e9rim\u00e8tres, c\u2019est-\u00e0dire les composantes du bien qui s\u2019\u00e9tendent \u00e0 des vall\u00e9es enti\u00e8res. Il ne s\u2019agissait pas simplement de d\u00e9limiter une zone autour d\u2019un site arch\u00e9ologique, mais bien d\u2019illustrer ce dialogue entre la nature et la culture. Ces p\u00e9rim\u00e8tres se caract\u00e9risent par une m\u00e9thodologie vraiment tr\u00e8s stricte et tr\u00e8s norm\u00e9e. C\u2019est pour cela qu\u2019on a des vall\u00e9es enti\u00e8res inscrites dans le bien. C\u2019est g\u00e9n\u00e9ralement l\u00e0 que l\u2019on retrouve ce qui exprime le mieux la valeur universelle exceptionnelle des \u00eeles Marquises<\/em> \u00bb, poursuit Anatauarii.<\/p>\n Verdict en juillet prochain<\/strong><\/p>\n En se rendant sur ces sites, les experts ont \u00e9galement pu discuter avec les diff\u00e9rents acteurs sociaux et \u00e9conomiques de l\u2019archipel afin de mieux appr\u00e9hender et \u00e9valuer le dossier de candidature, d\u00e9pos\u00e9 le 24 janvier 2023. \u00ab L\u2019un des crit\u00e8res les plus importants, c\u2019est la gestion future du bien et sa viabilit\u00e9 sur le long terme, via les communaut\u00e9s locales. Les experts ont \u00e9galement pu appr\u00e9cier les difficult\u00e9s rencontr\u00e9es dans l\u2019\u00e9laboration du dossier, la r\u00e8glementation applicable suite \u00e0 cette inscription et, enfin, les divers outils juridiques que la Polyn\u00e9sie compte actionner afin de sauvegarder l\u2019authenticit\u00e9 et l\u2019int\u00e9grit\u00e9 du bien.<\/em> \u00bb<\/p>\n La d\u00e9l\u00e9gation de retour \u00e0 Tahiti, une r\u00e9union de cl\u00f4ture de la mission s\u2019est tenue le 28 octobre \u00e0 la pr\u00e9sidence afin d\u2019en dresser une synth\u00e8se et de d\u00e9terminer les prochaines \u00e9tapes et \u00e9ch\u00e9ances dans la compl\u00e9tude du dossier de candidature. \u00ab Les experts ont fait part de leur enthousiasme Ils n\u2019ont pas exprim\u00e9 de r\u00e9ticence particuli\u00e8re ni soulev\u00e9 de probl\u00e8mes fondamentaux<\/em> \u00bb, se r\u00e9jouit Anatauarii.<\/p>\n D\u2019autres \u00e9changes doivent avoir lieu jusqu\u2019en f\u00e9vrier avec l\u2019ICOMOS et l\u2019UICN, \u00e0 travers des s\u00e9ries de questions visant \u00e0 clarifier certains aspects de la candidature. Il ne restera plus ensuite qu\u2019\u00e0 attendre la d\u00e9cision finale du Comit\u00e9 du patrimoine mondial de l\u2019Unesco, qui sera rendue \u00e0 l\u2019issue du vote de ses 21 \u00c9tats membres en juillet 2024 \u00e0 New Delhi, en Inde. \u25c6<\/p>\n Une \u00ab valeur universelle exceptionnelle \u00bb \u00e0 prouver<\/strong><\/span><\/p>\n La d\u00e9marche de l\u2019int\u00e9gration des \u00eeles Marquises au patrimoine mondial de l\u2019Unesco a \u00e9t\u00e9 initi\u00e9e il y a une trentaine d\u2019ann\u00e9es par les \u00e9lus marquisiens, avec une premi\u00e8re inscription sur la liste indicative des biens fran\u00e7ais en 1996, en tant que bien culturel. \u00ab Par la suite, le dossier n\u2019a pas fait l\u2019objet de progr\u00e8s significatifs car il n\u2019\u00e9tait pas juridiquement structur\u00e9 \u00bb, explique Anatauarii Tamarii, arch\u00e9ologue et chef de la cellule du patrimoine culturel. \u00ab Il a fallu attendre 2010, date \u00e0 laquelle le dossier a \u00e9t\u00e9 r\u00e9inscrit, cette fois-ci en tant que bien mixte. Puis ce n\u2019est qu\u2019en 2017 qu\u2019on l\u2019a v\u00e9ritablement repris avec une nouvelle \u00e9quipe. On esp\u00e8re un d\u00e9nouement heureux !<\/em> \u00bb<\/p>\n Pour pr\u00e9tendre \u00e0 une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l\u2019Unesco, \u00ab Te Henua Enata – les \u00eeles Marquises \u00bb doivent justifier d\u2019une \u00ab valeur universelle exceptionnelle<\/em> \u00bb. Pour cela, la candidature doit r\u00e9pondre \u00e0 au moins un des dix crit\u00e8res de s\u00e9lection (cinq pour la culture et cinq pour la nature) d\u00e9finis par l\u2019organisation. \u00ab Dans le cadre du dossier de candidature de l\u2019archipel marquisien, celui-ci r\u00e9pond \u00e0 six crit\u00e8res (trois culture, trois nature)<\/em> \u00bb, peut on lire sur le site de la Direction de la culture et du patrimoine d\u00e9di\u00e9 \u00e0 ce projet.<\/p>\n<\/div>