Une ferme de serveurs ouvre ses portes en Polyn\u00e9sie sur les hauteurs de Papenoo. Construite par Tahiti Nui Telecom pour quelques 200 millions de francs, elle va chercher \u00e0 s\u00e9curiser l\u2019informatique des entreprises polyn\u00e9siennes et pourrait m\u00eame attirer les soci\u00e9t\u00e9s am\u00e9ricaines gr\u00e2ce \u00e0 sa s\u00e9curit\u00e9 maximale et ses \u00e9nergies vertes.<\/b>
\nLa construction du premier data center de Polyn\u00e9sie par Tahiti Nui Telecom (TNT) est termin\u00e9e, et les premiers serveurs commencent \u00e0 s\u2019y installer. Nomm\u00e9 Tahiti Nui Fortress, ce b\u00e2timent va permettre aux entreprises locales ou \u00e9trang\u00e8res de placer leurs serveurs informatiques dans un b\u00e2timent s\u00e9curis\u00e9 et aliment\u00e9 en \u00e9nergies vertes.
\nLe projet aura co\u00fbt\u00e9 un peu moins de 200 millions de francs cfp et r\u00e9pond aux meilleures normes mondiales (il est class\u00e9 \u00ab tiers 3.5 \u00bb, sur un maximum de \u00ab tiers 4 \u00bb). Pour y arriver, un contrat de partenariat a \u00e9t\u00e9 sign\u00e9 avec DRFortress, la soci\u00e9t\u00e9 hawa\u00efenne leader dans les data centers qui collabore d\u00e9j\u00e0 avec la Polyn\u00e9sie sur Honotua. Du coup, en plus des entreprises locales, des soci\u00e9t\u00e9s am\u00e9ricaines pourraient \u00eatre int\u00e9ress\u00e9es par les services d\u2019h\u00e9bergement de serveurs de TNT.<\/p>\n
S\u00e9curit\u00e9 maximale<\/b><\/p>\n
Con\u00e7u comme une forteresse, il est entour\u00e9 de hauts barbel\u00e9s, l\u2019acc\u00e8s au terrain ne se fait que par un sas de s\u00e9curit\u00e9, et pour entrer dans la salle des serveurs il faut montrer patte blanche et passer par un scanner biom\u00e9trique de l\u2019iris de l\u2019\u0153il.
\nLe GIGN a test\u00e9 le p\u00e9rim\u00e8tre de s\u00e9curit\u00e9, et en trois essais n\u2019a r\u00e9ussi \u00e0 p\u00e9n\u00e9trer l\u2019enceinte qu\u2019en mobilisant un h\u00e9licopt\u00e8re. C\u2019est que le data center n\u2019est pas la seule infrastructure sensible pr\u00e9sente sur les 70 hectares du terrain de TNT sur les hauteurs de Papeenoo : c\u2019est l\u00e0 que le c\u00e2ble Honotua finit sa longue course dans le Pacifique, et c\u2019est \u00e9galement \u00e0 cet endroit que l\u2019Agence Spatiale Europ\u00e9enne construit l\u2019une de ses 30 stations au sol pour le syst\u00e8me de navigation par satellite europ\u00e9en Galileo. Le site est donc critique pour la d\u00e9fense nationale et son acc\u00e8s tr\u00e8s contr\u00f4l\u00e9.<\/p>\n
Aliment\u00e9 en \u00e9nergies vertes<\/b><\/p>\n
Le b\u00e2timent a re\u00e7u son label \u00ab Green Data Center \u00bb gr\u00e2ce \u00e0 une alimentation en hydro\u00e9lectricit\u00e9 directement depuis le transformateur de Papenoo. Un projet de construction d\u2019une ferme de panneaux solaires de 10 hectares sur le terrain de TNT, financ\u00e9 par des capitaux chinois, permettrait aussi de compl\u00e9ter l\u2019alimentation \u00e9lectrique. Claude Teriierooiterai, PDG de TNT, explique m\u00eame que \u00ab\u00a0si nous atteignons des consommations d\u2019\u00e9nergie de l\u2019ordre du m\u00e9gawatt nous allons songer \u00e0 mettre en place un SWAC (le refroidissement par eau profonde). Effectivement, si nous rencontrons du succ\u00e8s le probl\u00e8me sera la charge d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 due \u00e0 la climatisation. Pour les panneaux solaires nous n\u2019avons pas encore de certitude quant au co\u00fbt, et ils ne fonctionneraient que la journ\u00e9e. \u00bb Un SWAC co\u00fbterait tout de m\u00eame pr\u00e8s d\u2019un milliard de francs cfp.<\/p>\n
Une vis\u00e9e internationale<\/b><\/p>\n
Claude Teriierooiterai assure que des clients am\u00e9ricains sont int\u00e9ress\u00e9s par le data center polyn\u00e9sien, mais uniquement en appui : \u00ab\u00a0les soci\u00e9t\u00e9s am\u00e9ricaines ont des avantages fiscaux lorsqu\u2019ils ont des serveurs de secours en dehors des \u00c9tats-Unis, et depuis que Honotua est install\u00e9 les entreprises hawa\u00efennes sont int\u00e9ress\u00e9es par un backup en Polyn\u00e9sie. \u00bb
\nMais la construction d\u2019un deuxi\u00e8me c\u00e2ble sous-marin, s\u00e9curisant notre connexion au net mondial, ouvrirait bien plus de portes : \u00ab\u00a0\u00e0 ce moment-l\u00e0 on parlerait vraiment d\u2019avoir des hubs, donc d\u2019avoir le serveur principal \u00e0 Tahiti pour rayonner dans les pays autour de nous. L\u00e0 on passe \u00e0 un autre niveau de business qui est beaucoup plus int\u00e9ressant entre l\u2019Am\u00e9rique du Sud, l\u2019Australie et l\u2019Asie. Mais pour \u00e7a il faut attendre d\u2019avoir un deuxi\u00e8me c\u00e2ble. \u00bb Selon certaines analyses de l\u2019industrie, ce nouveau business pourrait g\u00e9n\u00e9rer jusqu\u2019\u00e0 20 milliards de Fcfp de devises annuelles pour l\u2019\u00e9conomie du Territoire avec un c\u00e2ble trans-pacifique allant du Chili \u00e0 l\u2019Asie ou \u00e0 Noum\u00e9a.<\/p>\n