{"id":1572,"date":"2018-06-22T01:16:40","date_gmt":"2018-06-22T00:16:40","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/diren\/?page_id=1572"},"modified":"2024-12-02T15:53:44","modified_gmt":"2024-12-03T01:53:44","slug":"espaces-naturels","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/diren\/preserver\/espaces-naturels\/","title":{"rendered":"Les espaces naturels"},"content":{"rendered":"

Les milieux naturels<\/p><\/h1><\/span>

<\/div><\/div><\/div>
<\/a><\/span><\/mask><\/g><\/g><\/clipPath><\/filter><\/defs><\/svg><\/div><\/div>

<\/i><\/i><\/span>Des milieux terrestres peupl\u00e9s par des v\u00e9g\u00e9tations diff\u00e9rentes selon les \u00eeles<\/span><\/a><\/h4><\/div>
\n
\n

L<\/span>a r\u00e9partition des formations v\u00e9g\u00e9tales entre archipels est tr\u00e8s variable du fait des caract\u00e9ristiques \u00e9cologiques sp\u00e9cifiques \u00e0 chaque archipel ou \u00e0 chaque \u00eele (climat plus sec et chaud aux Marquises, plus humide et frais aux Australes, substrat corallien dans les atolls des Tuamotu).<\/p>\n

Sur une m\u00eame \u00eele, l\u2019\u00e9tagement de la v\u00e9g\u00e9tation, depuis les groupements de basse altitude jusqu\u2019aux groupements sommitaux, sont fonction des conditions climatiques\u00a0(pluviom\u00e9trie et temp\u00e9rature). S\u2019y ajoute une v\u00e9g\u00e9tation de type azonale, fonction des conditions environnementales tr\u00e8s locales, comme les formations mar\u00e9cageuses.<\/p>\n

Dans le tableau ci-dessous ont \u00e9t\u00e9 report\u00e9es les s\u00e9ries \u00e9cologiques de la v\u00e9g\u00e9tation azonale et zonale<\/p>\n

Source\u00a0: F. Jacq, 2014<\/p>\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n\n
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V\u00e9g\u00e9tation<\/strong><\/p>\n<\/td>\n

\n

S\u00e9rie \u00e9cologique <\/strong><\/p>\n

(J.Florence, 1993)<\/p>\n<\/td>\n

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Pluviom\u00e9trie<\/strong><\/p>\n<\/td>\n

\n

Hygrom\u00e9trie<\/strong><\/p>\n<\/td>\n

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Etage <\/strong>(Papy,1948)<\/p>\n<\/td>\n<\/tr>\n

\n

Azonale<\/p>\n<\/td>\n

Littoral<\/td>\n\n

<2m\/an<\/p>\n<\/td>\n

<\/td>\n\n

Xerotropical (<2m\/an)<\/p>\n<\/td>\n<\/tr>\n

Para-littoral<\/td>\n<\/tr>\n
supra-littoral<\/td>\n<\/tr>\n
\n

Zonale<\/p>\n<\/td>\n

X\u00e9rophile \u2013 s\u00e8che<\/td>\n\n

<2m\/an<\/p>\n<\/td>\n

<\/td>\n<\/tr>\n
M\u00e9sophile \u2013 semi-s\u00e8che<\/td>\n\n

<3m\/an<\/p>\n<\/td>\n

<\/td>\n\n

pluviotropical (>2m\/an)<\/p>\n<\/td>\n<\/tr>\n

Hygrophile \u2013 humide<\/td>\n\n

>3m\/an<\/p>\n<\/td>\n

<\/td>\n<\/tr>\n
Ombrophile \u2013 \u00ab\u00a0for\u00eat de nuages\u00a0\u00bb<\/td>\n\n

>3m\/an<\/p>\n<\/td>\n

\n

Hygrom\u00e9trie \u00e9lev\u00e9e, entretenue par une ceinture nuageuse diurne d\u2019origine orographique<\/p>\n<\/td>\n<\/tr>\n<\/tbody>\n<\/table>\n

*<\/span><\/p>\n

Les donn\u00e9es sur la v\u00e9g\u00e9tation sont encore largement \u00e9parses et incompl\u00e8tes sur l\u2019ensemble de la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise. N\u00e9anmoins, l\u2019essor cette derni\u00e8re d\u00e9cennie des inventaires floristiques et des Syst\u00e8mes d\u2019Information G\u00e9ographique (SIG) ont permis d\u2019am\u00e9liorer consid\u00e9rablement les connaissances sur la v\u00e9g\u00e9tation du Pays. Actuellement, 17 \u00eeles hautes et 10 atolls ont fait l\u2019objet d\u2019une carte de v\u00e9g\u00e9tation de l\u2019\u00eele enti\u00e8re ou partiellement contre 13 au total en 2006. Ces cartes sont g\u00e9n\u00e9ralement con\u00e7ues pour les gestionnaires des espaces naturelles (Direction de l\u2019environnement), pour les plans d\u2019am\u00e9nagement (SDR-FOGER\u00a0; PGA \u2013 SAU), ou les associations de protection de l\u2019environnement notamment pour des plans de conservation d\u2019oiseaux menac\u00e9s (SOP Manu, ARSH-EIAO) ou pour la Recherche en t\u00e9l\u00e9d\u00e9tection (Gepasud, CIRAD).<\/p>\n

Si les plantations foresti\u00e8res sont relativement bien connues, aucun inventaire forestier global n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9 en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, seulement sur quelques domaines forestiers souvent disparates (Raiatea\u00a0: Faaroa\u00a0; Nuku Hiva\u00a0: Bambridge & Terre-D\u00e9serte Nord), limitant notamment la connaissance concernant les for\u00eats primaires et secondaires (Defranoux, 2010).<\/p>\n

En 2010, \u00e0 la demande du Service de l\u2019Urbanisme (programme ARAI3), avec l\u2019appui technique du BRGM, une synth\u00e8se des formations v\u00e9g\u00e9tales d\u00e9j\u00e0 recens\u00e9es a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e afin d\u2019\u00e9tudier l\u2019influence de la v\u00e9g\u00e9tation sur la stabilit\u00e9 des terrains en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise (Sedan et al<\/em>, 2013). Cet inventaire a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9 sur 28 \u00eeles ou \u00eelots, o\u00f9 des mouvements de terrain de versant sont redout\u00e9s. Pour ce faire, une synth\u00e8se exhaustive de la bibliographie a \u00e9t\u00e9 faite et compl\u00e9t\u00e9e, dans la mesure du possible, par d\u2019autres observations de terrain.<\/p>\n

Les unit\u00e9s de v\u00e9g\u00e9tation<\/strong><\/h3>\n

Au total, 190 unit\u00e9s de v\u00e9g\u00e9tation ont ainsi \u00e9t\u00e9 r\u00e9pertori\u00e9es sur les 28 \u00eeles hautes de 3 grands archipels (Soci\u00e9t\u00e9, Marquises, Australes-Gambier).<\/p>\n

Certaines formations v\u00e9g\u00e9tales sont \u00e9quivalentes d\u2019un archipel \u00e0 un autre (m\u00eame plantes dominantes) mais diff\u00e8rent souvent par plusieurs taxons end\u00e9miques \u00e0 l\u2019archipel pr\u00e9sent en sous-bois. Pr\u00e8s de la moiti\u00e9 des formations v\u00e9g\u00e9tales recens\u00e9es sont des for\u00eats, contre un tiers pour les atolls.<\/p>\n

Parmi les 190 unit\u00e9s de v\u00e9g\u00e9tation recens\u00e9es :<\/p>\n

\u2013 25 sont consid\u00e9r\u00e9es comme \u00ab nuisibles<\/strong> \u00bb. Cette d\u00e9nomination se base sur les arr\u00eat\u00e9s qui d\u00e9terminent les esp\u00e8ces \u00ab mena\u00e7ant la biodiversit\u00e9 en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise \u00bb qui sont les taxons dominants de ces formations g\u00e9n\u00e9ralement paucisp\u00e9cifiques (arr. n\u00b0 1301 CM du 15\/11\/2006). Les habitats nuisibles les plus connus sont les for\u00eats \u00e0 Pisse-pisse ou Tulipier du Gabon (Spathodea campunulata<\/em>), \u00e0 Miconia calvescens<\/em>, \u00e0 Faux Pistachier (Syzygium cumini<\/em>) et \u00e0 Faux-acacia (Leucaena leucocephala<\/em>).<\/p>\n

\u2013 38 formations v\u00e9g\u00e9tales des \u00eeles hautes sont consid\u00e9r\u00e9es comme \u00ab\u00a0patrimoniales\u00a0<\/strong>\u00bb du fait de sa composition presque exclusive d\u2019esp\u00e8ces (flore et faune) patrimoniales (end\u00e9miques, prot\u00e9g\u00e9es) ou indig\u00e8ne voir de la physionomie remarquable de cette formation (ex. for\u00eat cath\u00e9drale \u00e0 Pisonia<\/em>).<\/p>\n

R\u00e9partition des unit\u00e9s de v\u00e9g\u00e9tation par statut et par archipel<\/strong><\/h3>\n\n\n\n\n\n\n\n\n
<\/td>\nAnthropis\u00e9<\/em><\/td>\n\u00a0Envahissant<\/em><\/td>\nIndig\u00e8ne<\/em><\/td>\nNaturalis\u00e9<\/em><\/td>\nNuisible<\/em><\/td>\nPatrimoniale<\/em><\/td>\nTotal<\/td>\n<\/tr>\n
Soci\u00e9t\u00e9<\/td>\n12<\/td>\n<\/td>\n21<\/td>\n12<\/td>\n16<\/td>\n19<\/td>\n80<\/td>\n<\/tr>\n
Marquises<\/td>\n8<\/td>\n4<\/td>\n14<\/td>\n9<\/td>\n8<\/td>\n12<\/td>\n55<\/td>\n<\/tr>\n
Australes-Gambier<\/td>\n13<\/td>\n<\/td>\n21<\/td>\n8<\/td>\n6<\/td>\n7<\/td>\n55<\/td>\n<\/tr>\n
Tuamotu<\/td>\n5<\/td>\n1<\/td>\n18<\/td>\n1<\/td>\n2<\/td>\n4<\/td>\n31<\/td>\n<\/tr>\n
Total<\/td>\n33<\/td>\n4<\/td>\n56<\/td>\n29<\/td>\n30<\/td>\n38<\/td>\n190<\/td>\n<\/tr>\n<\/tbody>\n<\/table>\n

*<\/span><\/p>\n

Nuisible: <\/em>Habitat qui prolif\u00e8re au d\u00e9triment de la v\u00e9g\u00e9tation naturelle, dont son ou ses taxons dominants sont class\u00e9s comme \u00ab\u00a0mena\u00e7ant la biodiversit\u00e9 en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise\u00a0\u00bb par la l\u00e9gislation en vigueur (arr. n\u00b01301 du 15\/11\/2006)<\/p>\n

Envahissant : <\/em>Habitat qui prolif\u00e8re au d\u00e9triment de la v\u00e9g\u00e9tation naturelle, mais sans que son ou ses taxons dominants ne soient class\u00e9es comme \u00ab\u00a0mena\u00e7ant la biodiversit\u00e9 en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise<\/p>\n

Naturalis\u00e9 : H<\/em>abitat anthropique dont la plante dominante est une esp\u00e8ce introduite qui s\u2019est naturalis\u00e9e (capable de se reproduire et de se diss\u00e9miner sans l\u2019aide de l\u2019homme) sans pour autant \u00eatre envahissant<\/p>\n

Anthropis\u00e9 : <\/em>Habitat dont les plantes dominantes sont plant\u00e9es et entretenues par l\u2019homme<\/p>\n

Indig\u00e8ne : <\/em>Habitat naturel, compos\u00e9 majoritairement d\u2019esp\u00e8ces indig\u00e8nes sans abriter particuli\u00e8rement une ou plusieurs esp\u00e8ces patrimoniales (flore et faune)<\/p>\n

Patrimoniale : <\/em>Habitat naturel compos\u00e9 (presque) exclusivement d\u2019esp\u00e8ces (flore et faune) indig\u00e8nes et patrimoniales (end\u00e9miques, prot\u00e9g\u00e9es).<\/p>\n<\/div>\n<\/div><\/div><\/div>

<\/i><\/i><\/span>Trois milieux marins bien diff\u00e9renci\u00e9s : le large, les monts sous-marins et les r\u00e9cifs coralliens<\/span><\/a><\/h4><\/div>
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Le large<\/strong><\/h3>\n

A<\/span>vec une superficie de plus de 5 millions de km\u00b2, la Zone Economique Exclusive (ZEE) polyn\u00e9sienne est la deuxi\u00e8me du Pacifique Sud.<\/p>\n

Les eaux de la ZEE sont sous l\u2019influence de deux \u00ab syst\u00e8mes \u00bb oc\u00e9anographiques majeurs aux caract\u00e9ristiques tr\u00e8s diff\u00e9rentes : le grand gyre du Pacifique Sud et l\u2019upwelling \u00e9quatorial.<\/p>\n

Les eaux qui baignent les archipels polyn\u00e9siens sont marqu\u00e9es par une forte structuration verticale, essentiellement contr\u00f4l\u00e9e par le facteur thermique, et se pr\u00e9sentent comme une superposition de couches homog\u00e8nes d\u2019une grande stabilit\u00e9, rendant difficiles et lents les \u00e9changes verticaux ; des variations interannuelles de plus grandes ampleurs peuvent n\u00e9anmoins se produire (ph\u00e9nom\u00e8ne ENSO, cyclones \u2026).<\/p>\n

Q<\/span>uatre grandes \u00ab r\u00e9gions oc\u00e9anographiques \u00bb aux caract\u00e9ristiques diff\u00e9rentes peuvent ainsi \u00eatre d\u00e9finies.<\/p>\n

\u2013 La zone sous influence \u00e9quatoriale<\/strong> (1) : nord Marquises, soumise \u00e0 l\u2019influence directe de l\u2019upwelling \u00e9quatorial et du courant \u00e9quatorial sud\u00a0;<\/p>\n

\u2013 La zone de transition<\/strong> (2) : sud Marquises semble marquer la transition entre la couche euphotique tropicale tr\u00e8s oligotrophe au sud et les eaux plus riches aliment\u00e9es par l\u2019upwelling au nord\u00a0;<\/p>\n

\u2013 La zone tropicale stricto sensu<\/strong> (3) : Soci\u00e9t\u00e9 \u2013 Tuamotu nord et est, sous l\u2019influence du grand gyre du Pacifique Sud. pr\u00e9sente une couche superficielle de m\u00e9lange \u00e0 salinit\u00e9 tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9e et des teneurs en sels nutritifs dissous extr\u00eamement basses\u00a0;<\/p>\n

\u2013 La zone subtropicale<\/strong> (4) : Australes, aux eaux de surface plus froides, marque le passage progressif des eaux tropicales aux eaux subtropicales.<\/p>\n

Les monts sous-marins<\/strong><\/h3>\n

Il existe plusieurs monts sous-marins dans la ZEE de Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise\u00a0et certains d\u2019entre eux ont \u00e9t\u00e9 explor\u00e9s\u00a0: monts sous-marins Rigault de Genouilly (archipel de la Soci\u00e9t\u00e9), du Lotus (archipel des Australes), le mont Raivavae, le Banc Pr\u00e9sident Thiers (archipel des Australes) ainsi que 4 hauts fonds situ\u00e9s \u00e0 l\u2019ouest des Tuamotu et \u00e0 l\u2019ouest des \u00celes Sous-le-Vent.<\/p>\n

Les r\u00e9cifs coralliens<\/strong><\/h3>\n

L<\/span>es r\u00e9cifs coralliens constituent un \u00e9cosyst\u00e8me c\u00f4tier intertropical d\u2019une extr\u00eame richesse sp\u00e9cifique, \u00e0 l\u2019\u00e9gal des for\u00eats tropicales humides, et sont d\u2019une grande productivit\u00e9.<\/p>\n

Il s\u2019agit du seul \u00e9cosyst\u00e8me dont les organismes vivants, les madr\u00e9poraires (ou coraux), \u00e9laborent leur propre squelette, \u00e0 partir duquel va se d\u00e9velopper une communaut\u00e9 tr\u00e8s riche en esp\u00e8ces. Tous les groupes zoologiques d\u2019invert\u00e9br\u00e9s y sont repr\u00e9sent\u00e9s, qu\u2019il s\u2019agisse des communaut\u00e9s benthiques (qui vivent \u00e0 proximit\u00e9 du fond), nectoniques (qui vivent dans la colonne d\u2019eau et qui s\u2019y d\u00e9place activement) et planctoniques (qui vivent dans la colonne d\u2019eau et qui s\u2019y d\u00e9place passivement).<\/p>\n

L<\/span>es principaux embranchements sont les cnidaires (coraux, m\u00e9duses, etc.<\/em>), les spongiaires (\u00e9ponges), les mollusques (b\u00e9nitiers, poulpes, etc.<\/em>), les \u00e9chinodermes (oursins, concombres de mer, \u00e9toiles de mer, etc.<\/em>), les crustac\u00e9s (langoustes, crabes, squilles, etc.<\/em>), les vers, qui peuvent \u00eatre repr\u00e9sent\u00e9s par des milliers d\u2019esp\u00e8ces dans un seul r\u00e9cif de quelques hectares. Phan\u00e9rogames (plantes \u00e0 fleurs et \u00e0 graines), algues et poissons sont tout aussi bien repr\u00e9sent\u00e9s.<\/p>\n

S<\/span>i la richesse de la flore et de la faune r\u00e9cifales de Polyn\u00e9sie n\u2019est pas tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9e, en comparaison avec d\u2019autres r\u00e9gions du monde, et si certains habitats associ\u00e9s aux r\u00e9cifs sont totalement absents ou secondairement repr\u00e9sent\u00e9s (mangroves, vasi\u00e8res, herbiers\u2026), en revanche les archipels et atolls polyn\u00e9siens sont parmi les plus belles \u00e9difications r\u00e9cifales du Pacifique.<\/p>\n

L<\/span>es formations r\u00e9cifales sont caract\u00e9ris\u00e9es par une rare diversit\u00e9 g\u00e9omorphologique (r\u00e9cifs frangeants, r\u00e9cifs barri\u00e8res, diff\u00e9rents types d\u2019atolls depuis les atolls ouverts aux atolls ferm\u00e9s et m\u00eame un atoll soulev\u00e9, bancs r\u00e9cifaux). Ces formations, en particulier dans l\u2019archipel de la Soci\u00e9t\u00e9, illustrent de fa\u00e7on spectaculaire la th\u00e9orie de la formation des atolls, depuis le volcan \u00e0 peine colonis\u00e9 par les coraux (Mehetia) jusqu\u2019\u00e0 l\u2019atoll. L\u2019archipel des Tuamotu, avec quelques 80 atolls, compte pr\u00e8s de 20% des atolls du monde. Les archipels des Tuamotu et de la Soci\u00e9t\u00e9 pr\u00e9sentent un int\u00e9r\u00eat \u00ab\u00a0historique\u00a0\u00bb puisqu\u2019ils furent les premiers sujets d\u2019\u00e9tude de Darwin sur la g\u00e9omorphologie des r\u00e9cifs coralliens et l\u2019\u00e9volution.<\/p>\n

L<\/span>es archipels sont tr\u00e8s diff\u00e9rents\u00a0: \u00eeles hautes \u00e0 diff\u00e9rents stades et atolls dans l\u2019archipel de la Soci\u00e9t\u00e9, atolls dans l\u2019archipel des Tuamotu, r\u00e9cifs et atolls des Gambier ou des Australes. Seules les Marquises n\u2019ont pas de r\u00e9cifs coralliens vraiment d\u00e9velopp\u00e9s et le milieu r\u00e9cifal y est tr\u00e8s particulier. Ces \u00eeles hautes ont une origine volcanique, chacune constitu\u00e9e par un ou plusieurs anciens volcans et une caldeira en partie effondr\u00e9e. Il existe cependant plusieurs constructions coralliennes isol\u00e9es et quelques formations r\u00e9cifales, \u00e0 Nuku-Hiva (baie de Taiohae, Tai Oa, du Contr\u00f4leur, Anaho, Hatiheu, Haapo), \u00e0 Ua Huka (baie de Hane) et des communaut\u00e9s r\u00e9cifales pr\u00e9sentes le long des pentes abruptes des \u00eeles, ainsi que des formations \u00e0 recouvrement d\u2019algues encro\u00fbtantes. Plusieurs bancs r\u00e9cifaux s\u2019\u00e9tendent \u00e9galement autour des \u00eeles. Diverses \u00e9tudes confirment par ailleurs l\u2019existence de structures morphologiques ennoy\u00e9es\u00a0: pr\u00e9sence d\u2019une plateforme sous-marine (aux alentours de 80m de profondeur) autour des \u00eeles Marquises qui correspondrait \u00e0 un r\u00e9cif barri\u00e8re ennoy\u00e9 et de plusieurs terrasses sous-marines r\u00e9cifales (de 55 \u00e0 120 m de profondeur) ainsi que de grandes plateformes se prolongeant parfois tr\u00e8s au-del\u00e0 des \u00eeles actuelles (comme \u00e0 Eiao) qui s\u2019av\u00e8rent \u00eatre de vastes \u00e9tendues de banquettes et bancs r\u00e9cifaux fossiles\u00a0; les \u00e9tudes montrent que dans le pass\u00e9 (probablement au Quaternaire terminal), l\u2019extension des formations r\u00e9cifales aux Marquises \u00e9tait probablement plus importante que de nos jours. (Cabioch, 2006).<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div><\/div><\/div><\/div><\/div>

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Les pressions sur ces milieux<\/p><\/h1><\/span>

<\/div><\/div><\/div>
<\/a><\/span><\/mask><\/g><\/g><\/clipPath><\/filter><\/defs><\/svg><\/div><\/div>

<\/i><\/i><\/span>Les pressions sur les milieux terrestres<\/span><\/a><\/h4><\/div>
\n

L<\/span>es milieux naturels terrestres de\u00a0Polyn\u00e9sie\u00a0fran\u00e7aise subissent de nombreuses atteintes quand bien m\u00eame elles se r\u00e9v\u00e8lent parfois accidentelles. Les pressions qui s\u2019exercent sont li\u00e9es essentiellement \u00e0 l\u2019homme\u00a0: d\u00e9veloppement \u00e9conomique, croissance d\u00e9mographique, urbanisation, introduction de nouvelles esp\u00e8ces, pollution, etc.<\/em> Elles\u00a0entra\u00eenent\u00a0une destruction des milieux naturels, une modification des\u00a0\u00e9cosyst\u00e8mes\u00a0et contribuent ainsi \u00e0 r\u00e9duire et \u00e0 morceler les habitats naturels, mena\u00e7ant les esp\u00e8ces indig\u00e8nes et end\u00e9miques et pouvant m\u00eame aller jusqu\u2019\u00e0 causer leur disparition.<\/p>\n

La destruction et le morcellement des habitats<\/h3>\n

L<\/span>es d\u00e9frichements pour la mise en culture des sols\u00a0; l\u2019urbanisation pour la construction de logements, la r\u00e9alisation de routes, etc.\u00a0; l\u2019exploitation de carri\u00e8res pour obtenir des mat\u00e9riaux de constructions\u00a0; les grands travaux d\u2019am\u00e9nagements (terrassements, remblais, \u00e9quipements a\u00e9roportuaires, etc.) entra\u00eenent une destruction ou une d\u00e9gradation du milieu naturel et contribuent ainsi \u00e0 la perte de biodiversit\u00e9 et \u00e0 la r\u00e9gression de certaines populations.
\nPar exemple, l\u2019urbanisation de la zone littorale de l\u2019\u00eele de Tahiti a conduit \u00e0 la r\u00e9gression de l\u2019habitat naturel du h\u00e9ron stri\u00e9 Butorides striata<\/em>, entrainant ainsi une diminution des effectifs de la population de cet oiseau. \u00ab\u00a0Les incendies, fr\u00e9quents, volontaires ou accidentels ont fait dispara\u00eetre des zones foresti\u00e8res occup\u00e9es aujourd\u2019hui par la lande \u00e0 foug\u00e8res anuhe<\/em> (Dinacropteris linearis<\/em>) ou la lande \u00e0 \u00ab\u00a0roseaux\u00a0\u00bb (Miscanthus floridulus<\/em>).<\/p>\n

Il s\u2019agit souvent des feux courants, br\u00fblant les sous bois. Ces feux favorisent la multiplication des pins au d\u00e9triment des esp\u00e8ces indig\u00e8nes et conduisent \u00e0 la disparition d\u2019esp\u00e8ces end\u00e9miques (exemple de Rapa)\u00a0; les feux r\u00e9p\u00e9t\u00e9s ne permettent pas \u00e0 la v\u00e9g\u00e9tation de se reconstituer.\u00a0\u00bb (Etat de l\u2019environnement de la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, 2007).<\/p>\n

L<\/span>a destruction de fragments d\u2019un milieu naturel entra\u00eene un morcellement de ce dernier. Elle peut emp\u00eacher le d\u00e9placement normal de certaines esp\u00e8ces, limiter voire interdire la circulation des individus, limitant ainsi les \u00e9changes entre individus d\u2019une m\u00eame esp\u00e8ce et pouvant mener \u00e0 terme \u00e0 l\u2019extinction d\u2019une esp\u00e8ce (barri\u00e8re \u00e0 la reproduction).<\/p>\n

Les esp\u00e8ces introduites envahissantes<\/h3>\n

L<\/span>\u2019introduction d\u2019esp\u00e8ces envahissantes animales ou v\u00e9g\u00e9tales est une des premi\u00e8res causes de la perte de la biodiversit\u00e9 dans les \u00eeles. En effet, les esp\u00e8ces insulaires ont \u00e9volu\u00e9 dans un contexte favorable \u00e0 leur survie (absence de pr\u00e9dateurs, de comp\u00e9titeurs, de maladies) et leur population et leur aires g\u00e9ographiques sont limit\u00e9es. Ces deux constats les rendent vuln\u00e9rables face aux esp\u00e8ces introduites car elles sont moins comp\u00e9titives et sont donc menac\u00e9es de dispara\u00eetre face aux esp\u00e8ces invasives.<\/p>\n

Le rat noir Rattus rattus par exemple, est une esp\u00e8ce nuisible qui a entrain\u00e9 la disparition et menace aujourd\u2019hui plusieurs esp\u00e8ces d\u2019oiseaux.<\/p>\n

Il constitue \u00e9galement une menace pour des esp\u00e8ces v\u00e9g\u00e9tales comme le santal dont il consomme les graines.
\nEn modifiant les peuplements, le milieu naturel est \u00e9galement touch\u00e9 (augmentation des risques d\u2019\u00e9rosion par exemple, modifications des sols, des ressources en eau, etc.).<\/p>\n

La pollution des milieux<\/h3>\n

L<\/span>a pollution des milieux naturels a des origines multiples\u00a0: rejets des eaux us\u00e9es domestiques non trait\u00e9es, activit\u00e9s agricoles et d\u2019\u00e9levages (lisiers, pesticides, engrais, etc.), rejets industriels, ordures m\u00e9nag\u00e8res d\u00e9pos\u00e9es dans la nature (d\u00e9charges sauvages), etc., qui portent atteinte \u00e0 la qualit\u00e9 des eaux, de l\u2019air, du sol, d\u00e9gradant ainsi les milieux naturels et mettant en p\u00e9ril la survie des esp\u00e8ces animales et v\u00e9g\u00e9tales.<\/p>\n

La surexploitation des ressources<\/h3>\n

L<\/span>a collecte, la p\u00eache et la chasse repr\u00e9sentent une menace pour de nombreuses esp\u00e8ces qui font partie du patrimoine naturel Polyn\u00e9sien.
\nDe nombreux exemples de disparition ou de r\u00e9duction de la taille de certaines populations d\u2019esp\u00e8ces animales et v\u00e9g\u00e9tales existent en Polyn\u00e9sie.<\/p>\n

Ainsi, bien que r\u00e9glement\u00e9 sur le territoire depuis 1971 en vue de les prot\u00e9ger, les tortues marines sont toujours r\u00e9guli\u00e8rement captur\u00e9es pour la consommation de leur viande. Ces actes de braconnage conduisent \u00e0 une diminution des stocks.
\nLes collectes d\u2019\u0153ufs et de poussins d\u2019oiseaux marins sont encore r\u00e9alis\u00e9es \u00e0 plus ou moins grande \u00e9chelle aux Tuamotu et aux Marquises.
\nLa cueillette intensive de la tiare apetahi<\/em> de Raiatea a conduit en moins de 10 ans \u00e0 une chute importante des effectifs de la population, il en est de m\u00eame pour certains arbres, dont le bois est utilis\u00e9 en artisanat (le santal ou Santalum insulare<\/em>, le miro<\/em> ou Thespesia populnea<\/em>, le tou <\/em>ou Cordia subcordata<\/em>, etc.<\/em>).<\/p>\n<\/div><\/div><\/div>

<\/i><\/i><\/span>Les pressions et sympt\u00f4mes de perturbation sur les r\u00e9cifs coralliens<\/span><\/a><\/h4><\/div>
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Les r\u00e9cifs coralliens de Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise sont de v\u00e9ritables oasis de vie. Ces milieux sont riches mais n\u00e9anmoins fragiles. Ils subissent des pressions naturelles et des pressions li\u00e9es aux diverses activit\u00e9s humaines.<\/p>\n

Les cyclones<\/h3>\n

L<\/span>a Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise a \u00e9t\u00e9 touch\u00e9e \u00e0 de nombreuses reprises par des cyclones, m\u00eame si la fr\u00e9quence de ces derniers est faible par rapport \u00e0 d\u2019autres r\u00e9gions du monde.<\/p>\n

Les d\u00e9g\u00e2ts qu\u2019ils entrainent sont li\u00e9s \u00e0 l\u2019action des vagues et des courants qu\u2019ils engendrent, lesquels provoquent une destruction m\u00e9canique du r\u00e9cif, par la fragmentation, le d\u00e9racinement et l\u2019effondrement de blocs coralliens.<\/p>\n

De plus, les fortes pluies qui sont associ\u00e9es \u00e0 ces ph\u00e9nom\u00e8nes ont \u00e9galement des effets n\u00e9gatifs importants sur les r\u00e9cifs, par les particules de terre, les arbres, ou encore les grandes quantit\u00e9s d\u2019eaux douces qui une fois parvenues au niveau des r\u00e9cifs \u00e9touffent les coraux ou g\u00e9n\u00e8rent des ph\u00e9nom\u00e8nes de blanchissement.<\/p>\n

Par le pass\u00e9, plusieurs cyclones ont provoqu\u00e9 des d\u00e9g\u00e2ts au niveau des r\u00e9cifs de certaines \u00eeles. A titre d\u2019exemple, on peut citer\u00a0:<\/p>\n